lundi 22 août 2011

Chronique vélo radio Canada, 18 aout 2011

Chronique audio:

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2011/CBOF/LemondeselonMathieu201108181540.asx


. . .  et le laius:



Toute statistique est interprétable selon un contexte

Deux accidents mortels sont survenus à Montréal la semaine dernière.  L'un est suite à une négligence du cycliste, il a traversé à un feu rouge, c'est malheureux mais ça pardonne pas et est inexcusable. L'autre est survenu à une intersection où une bétonnière a pris un virage à droite sans voir le cycliste qui se tenait là, le fameux clipping ou squeeze. Est-ce le fameux angle mort? L'enquête n'est pas terminé. Cela m'amène à vous donner des statistiques.

Intersections sans signalisation de qui a la priorité: (selon une des multiples études américaines, on en a très peu ici au Quebec, Ontario ou Canada)
Sur 540 intersections étudiées, 339 accidents impliquant des cyclistes en 4 ans suite au non-respect du ''cédez''. Parmi les résultats, il est étonnant de constater que la probabilité d'accident est plus élevée aux endroits où la voie cyclable était très visible, identifiée, voire colorée! Probablement un sentiment de fausse sécurité pour le cycliste de la part du conducteur, ''il a sa voie, qu'il reste dedans, j'ai la priorité, je suis un gros char!'' La probabilité décroit lorsque l'approche à l'intersection est déviée vers la droite de quelques mètres, autrement dit lorsqu'on éloigne le cycliste de l'automobile, ce qui est exactement le contraire de ce qu'on voit des avancées de béton qui se répandent de plus en plus dans la région.
Selon une étude Ontarienne (2009), il y a eu 26,300 visites à l'urgence et 1,374 hospitalisations pour blessures à vélo pour cette année-là. C'est un taux provincial de 11.1 hospitalisations par 100,000 habitants. Les chutes de vélos constituaient la cause la plus courante de blessures, et 20% de toutes les hospitalisations étaient le résultat de collision avec des véhicules moteurs. Parmi ces hospitalisations, les blessures les plus courantes étaient aux membres du haut, suivis des membres du bas, puis de la tête, le fameux casse! La majorité des visites à l'urgence sont pour des enfants et des jeunes.

(USA) Risques d'accidents sévères aux cyclistes augmentent de 14.8 % si le cycliste ne portait pas de casque, 82.2 % si le conducteur est sous l'influence de l'alcool, 141.3 % si le véhicule impliqué dans un accident est un camion ''léger'' (van), 40.6 % si le véhicule frappe le vélo de côté, et 182.6 % si la collision survient dans les courbes horizontales avec dénivélation (manque de visibilité).
La semaine dernière, j'ai rappelé que le respect envers les cyclistes est proportionnel au respect que les cyclistes ont envers le Code de la route et les autres utilisateurs des rues, voies cyclables et piétonnes.
J'ai parlé depuis le début de mes chroniques d'améliorer l'accès au cyclisme pour les femmes en améliorant la qualité des infrastructures de voies cyclables, de la sécurité des jeunes par la qualité des infrastructures, du stationnement pour vélo ainsi que le stationnement auto subventionné, mais tout ça combien ça coûte et est-ce que les cyclistes seraient des ''profiteurs'' car ils ne payeraient pas leur juste part.
L'argument comme quoi nous ne payerions pas notre part des coûts des routes est FAUX. J'ai trouvé maintes études de partout dans le monde qui réfutent cet argument et je cherche encore une étude faite par des professionnels qui corroborerait cet argument. Si vous en avez une chers auditeurs, envoyez-la moi!
L'entretien des routes en villes et municipalités est financé par les taxes foncières que l'on paye d'une façon ou d'une autre (proprio ou locataire). Effectivement, certains revenus proviennent des taxes sur l'essence, mais je rappelle que la majorité des cyclistes possèdent une auto donc ont déjà payé

Les détracteurs des voies cyclables aiment nous exiger l'immatriculation.
Beaucoup de villes ou municipalités ont abandonnées ou refusent l'idée d'immatriculer les vélos.
Ça ne rapporte pas assez ou bien c'est déficitaire
La majorité des cyclistes possèdent au moins une auto et paye déjà pour le permis, la plaque, et les taxes sur l'essence
C'est difficile a maintenir une base de données complète et à jour, rappelez-vous le registre des armes à feu, très difficile à gérer par les services policiers
La difficulté à immatriculer les jeunes, à partir de quel âge, et va-t'on fouiller les cours arrières
Cela ne change vraiment pas les comportements à risques de ceux qui désobéissent aux lois
De plus, toute auto surpasse par un facteur à 2 ou trois chiffres l'impact d'un vélo sur l'usure de la route, la congestion, la pollution, l'espace requis pour les déplacements ou le stationnement, le bruit, etc. Certains estiment un impact au moins 100 fois plus grand. Si on applique cela aux coûts d'immatriculation actuels, ce sont des pinottes.
Au Qc, la SAAQ, il en coûte entre 260 et 310$ pour immatriculer un véhicule de promenade, 245 – 635$ pour une moto (1425$ si une moto dite à risque), 535 – 685$ camion ou taxi et
$1465 pour un autobus public.

Si on appliquerait le même calcul mais à l'inverse, avec une immatriculation cycliste suggérée par certains, 50, 100, 250$, une auto vous coûterait au moins 5000$! Le dindon de la farce pour le financement des routes , c'est le cycliste!


En terminant, des chiffres économiques
Selon Victoria Transport Policy Institute, pour 16 000kms de transport motorisés (auto) convertis en transport non-motorisé, les bénéfices économiques sociétaux seraient de plus de 14 000$, soit presque 1$ du km parcouru!
Selon l'Université du Massachusetts, pour chaque million investi dans des projets strictement vélo, 11.4 emplois sont créés. Le même million investi uniquement en projets piéton cré 10 emplois; les fameuses multifonctions ou polyvalente, 9.6 emplois et lorsque'on investi 1 million en projets routiers, c'est uniquement 7.8 emplois!!
L'Université de Calgary (Alberta) a calculé en 2005 qu'additionner 10 000 utilisateurs dans les systèmes de transports collectifs de Calgary ferait économiser à celle-ci 28.5 millions par année en frais de toutes sortes. Si la même ville réduit de 10% le nombre d'accidents quel qu'ils soient, par année, les bénéfices sociétaux seraient de 150 millioms par année!!!



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